HAUCOURT Modeste Guillaume
Le médaillé de St Hélène
Haucourt (= la ferme sur une hauteur), toponyme très répandu de la Normandie jusqu'en Belgique.
Originaire de la Seine-Inférieure (aujourd'hui Seine-Maritime) dans le canton de Yerville, il est le fils de Pierre né à Motteville en 1740 et BIDAULT Marie Françoise née à ????? en ?
Il est né le 8 avril 1780 à Motteville, petit dernier d'une lignée de 4 enfants (Pierre Charles - 1765, Marie Marguerite - 1770, Pierre François Aubin- 1773 et Modeste)
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Le 18 fructidor An V (5 septembre 1798), à l'assemblée des Cinq-Cents, le député Jean-Baptiste Jourdan, ancien vainqueur de Fleurus, fait voter une loi qui institue la conscription et le service militaire obligatoire. L'article premier de la loi Jourdan énonce : «Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie» .
C'est alors que le Directoire, par la loi Jourdan, oblige tous les jeunes gens entre 20 et 25 ans à s'inscrire sur les registres communaux pour faire face à la menace d'une deuxième coalition européenne. Cette «conscription» a pour objet de faciliter une levée en masse. Les citoyens sont appelés sous les drapeaux sur ordre ou par tirage au sort, avec possibilité pour les plus fortunés de se trouver un remplaçant.
Les conscrits se disposent à un service de cinq ans. Ils sont répartis en 5 classes et chaque année est appelée une ou plusieurs classes en fonction des besoins militaires. (http://www.herodote.net)
C'est donc à 20 ans, en 1800, que Modeste Guillaume s'inscrit à Mesnil-Panneville, canton de pavilly, sa commune de résidence.
Il se marie une première fois, en 1800 à Motteville avec BAZIN Marie Rose. Ils auront au moins une fille Clémence Marie Rose qui se mariera plus tard avec BRARD Siméon Victor.
Il est appelé sous les drapeaux, le 5 ventôse an 11 (24 février 1803) comme soldat au 72 ème Régiment d'Infanterie de Ligne en garnison à Amiens ?
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Infanterie du 1 er empire 1800-1806 |
Il participe avec son régiment, le 10 juin 1807, à la bataille d'Heilsberg dans la partie orientale de la Prusse contre les Austro-russes, dans la 1ère Brigade (Gal Harispe) de la 2ème division (Gal Verdier) du Corps de réserve du général Lannes
C'est à 11 heures du soir que les armes se taisent sur ce dernier engagement d'une journée au cours de laquelle l'armée française avait été en permanence mise en échec, voire en déroute, alors que les alliés faisaient des prouesses. Mais quelques jours plus tard, ce sera Friedland, qui jettera presque dans l'oubli cette journée, faste pour Bennigsen.
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La bataille d'Heilsberg |
Napoléon veut en finir avec l'armée russe qui lui a déjà échappé, notamment à Eylau. Il envoie Lannes (17.000 hommes dont notre ancêtre Modeste Guillaume) retarder sa retraites le temps, de rassembler le reste de ses troupes.
Bennigsen dispose de 61.000 hommes (plus 20.000 autres dans les environs). Il franchit la rivière Alle avec 46.000 hommes mais Lannes mène une superbe bataille défensive en limitant l'avance russe à quelques kilomètres.
Napoléon prend alors personnellement le commandement avec l'arrivée progressive de ses troupes. Vers 5 heures de l'après-midi, il dispose de 80.000 hommes et déclenche son attaque. Le corps de Ney est arrêté par les feux de l'artillerie russe et par de violentes charges de cavalerie. Le corps de Victor est alors envoyé en renfort. Sénarmont, qui commande l'artillerie du corps, forme deux batteries de 15 pièces et les placent aux deux ailes du dispositif français, à moins de 500 mètres de l'ennemi. Puis il les rapproche à 200 ou 300 mètres, voire moins, décimant les rangs russes.
En deux heures de combats acharnés, l'aile gauche russe est détruire et le reste de l'armée est repoussé dans Friedland. Une heure plus tard, elle reflue en désordre à travers la rivière. (http://www.net4war.com/index.htm)
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La bataille de Friedland |
Le 7 juillet 1807, après 4 ans et 4 mois de service effectif au sein de la grande armée, il regagne son bocage normand.
Il épousera en seconde noce, le 28 novembre 1816 à Auzouville-l'esneval, BEAUNé Marie Rose Julie, notre aïeule. Ils eurent ensemble au moins un fils Laurent Frédéric en 1819 qui se mariera avec Léonie PELFRENE à Criquetot sur Ouville où il était cordonnier.
Malgré son indigence notoire, il ne touchera pas de secours viager, proposé à partir de 1851.
« L'attribution des secours se fit suivant une triple classification: l'âge, la durée des services qui ne pouvait être inférieure à huit années, c'est-à-dire celle « que la loi impose », le nombre des blessures. Ainsi, le secours maximum annuel de 325 F était alloué à un vétéran d'un âge égal ou supérieur à 80 ans, ayant accompli 20 années, ou plus, de services portant au moins six blessures. Le secours minimum de 215 F , était celui d'un ancien militaire âgé de plus de 60 ans, comptant huit à douze ans de service sans blessure. Le salaire ouvrier moyen qui était, à cette époque, de 6 à 800 francs, pour une année sans chômage, permet de juger de la modicité d'un secours, tout juste capable d'alléger une misère devenue insupportable.
L'attribution des secours viagers n'avait satisfait qu'un très petit nombre d'anciens militaires qui peut être estimé à moins de 3 % des survivants, en 1851. L 'idée de les récompenser tous vint peut-être de la guerre de Crimée; la reine Victoria d'Angleterre ayant créé pour le corps expéditionnaire les médailles commémoratives de la Baltique et de Crimée. Le 12 août 1857, un décret impérial instituait, pour « tous les militaires, français et étrangers, des armées de terre et de mer qui ont combattu dans nos rangs de 1792 à 1815 », une médaille en bronze portant «d'un côté l'effigie de l'Empereur et, de l'autre, pour légende - Campagnes de 1792 à 1815 - à ses compagnons de gloire, sa dernière pensée, 5 mai 1821 »; suspendue à un ruban vert liseré de rouge et rayé verticalement de 6 étroites bandes de même couleur, dont nous reparlerons elle serait portée sur le côté gauche de 1a poitrine. ». ( http://www.stehelene.org)
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Il recevra donc, en 1857, la médaille de Ste-Hélène, créée par Napoléon III pour récompenser les 405 000 soldats encore vivants en 1857, qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1 er pendant les guerres entre 1792 et 1815. Le dimanche 15 novembre 1857 fut choisi pour distribuer la médaille de Sainte-Hélène dans toute la France pour deux raisons : c'était le jour de la fête de l'Impératrice Eugénie et l'anniversaire de la bataille d'Arcole.
Il décède quelques mois après sa remise de médailles à Motteville, le 9 juillet 1858 à 78 ans.